Source : http://www.atoi2voir.com/atoi/visu_article.php?id_art=261
Le péché
La notion de péché est propre à la Bible. Le mot traduit par « péché » veut dire littéralement en hébreu « manquer le but, rater la cible » (il était utilisé par les archers pour dire qu’ils avaient manqué leur coup). Il désigne dans la Bible le fait que l’homme, par son attitude de doute ou de rejet par rapport à Dieu, se coupe du plan de bonheur que Dieu a pour lui. Ainsi, il ne s’agit pas tant de la transgression d’une loi morale — comme on le croit souvent — que d’une rupture d’une relation personnelle entre l’homme et Dieu.
Dieu veut bénir l’homme, l’amener à être véritablement heureux. Cette vraie vie est dans une relation de communion avec Dieu puisqu’il est par essence la Vie et l’Amour. Faire sa vie sans Dieu revient donc à manquer le but de la vie : la vie perd son sens, elle n’a plus de but, elle devient difficile. Le péché en tant que tel est une faute dans le sens où il s’agit d’une rupture unilatérale (par la volonté de l’homme) d’une relation harmonieuse entre Dieu et l’homme. Comme toute rupture elle entraîne blessures profondes, conséquences désastreuses et appelle à réparation.
Ce n’est que tardivement que le péché a pris une connotation juridique d’iniquité, de transgression, de désobéissance. Cet abus de langage nous conduit malheureusement à croire que Dieu n’est qu’un despote sévère qui ne pense qu’à punir. Or Dieu est Amour. Lui, l’offensé, veut pardonner et nous empêcher de subir les conséquences dramatiques de nos propres actes. Il serait plus juste de dire que nos mauvaises actions sont le résultat de notre séparation d’avec Dieu. Par le fait que nous sommes coupés de l’Amour Vrai, nous avons perdu les repères de ce qui est bon pour nous (le bien) et nous sommes livrés à nos pulsions égoïstes (le mal).
Nous sommes tous pécheurs, en ce sens que nous sommes coupés d’une relation intime et personnelle avec Dieu. C’est le péché en nous et sur terre qui cause les maladies et la mort. Cet état de fait nous conduit, si nous n’y faisons rien, à une séparation éternelle d’avec Dieu, après la mort (Rom. 6 :23). Actuellement, le mal règne sur terre, mais Dieu le limite et ne nous a pas retiré ses bénédictions et son Amour. La séparation éternelle sera marquée par l’absence totale de Dieu : seul le mal dans toute son horreur sera présent (voir « enfer »). Après la mort, nous ne pourrons plus changer d’attitude vis-à-vis de Dieu, ni de comportement. C’est sur terre que nous devons faire le choix d’accueillir ou non le salut de Dieu. Ce salut est offert à chacun(e) (voir ce mot).
Le péché originel
Cette expression ne se trouve pas dans la Bible mais a été employée par les chrétiens à la suite des réflexions de Saint Augustin (Vème siècle). Elle renvoie au chapitre 3 de la Genèse (1er livre de la Bible), qui raconte comment les premiers hommes ont perdu leur relation intime avec leur Créateur, à cause de leur orgueil. C’est l’apôtre Paul qui explique la signification et les conséquences de cet acte. Le péché originel consiste en ce que les hommes veulent être leur propre dieu. Au lieu de garder leur position de créatures, limitées, faillibles, dépendantes de Dieu pour tout, les hommes ont voulu s’arroger le droit de décider par eux-mêmes ce qui était bien ou mal pour eux et ont résolument choisi de faire leur vie sans Dieu, bien qu’il les aimât. Guerres, jalousies, meurtres, mensonges, vols, séparations... en ont résulté et sont le lot de tous les hommes de tous les temps, depuis cette faute première. Paul en effet explique que par ce choix effronté d’indépendance vis-à-vis de Dieu, le mal est entré en chacun(e) de nous (Rom. 5:12). Mais Dieu, parce qu’il nous aime, a décidé de nous pardonner en Jésus-Christ, pour nous sauver.